[EVENT] Election Aldarienne

A cet instant, Wilmir fit discretement son entrée. Il se glissa sans bruit entre les battants de la grande porte et vint prendre place parmis l'assistance. Il était très impressionné. Le corbeau Albis lui-même, qui d'habitude était pourtant volontiers bavard et agité, se faisait aussi silencieux que s'il avait eu le bec cloué (expression qui, soit dit en passant, sied bien à un animal de son espèce). Il se tenait calmement sur l'épaule de Wilmir et n'en menait pas large. Tous deux étaient conscients de vivre un instant extraordinaire déjà inscrit pour toujours dans l'Histoire d'Old Spirit. Ils contemplaient les Deux Grands qui se faisaient face et écoutaient attentivement chacune de leurs paroles, afin de ne rien manquer de leur discussion.

A ce moment là, la porte de salle grinça d'un bruit fort abasourdissant. Une silhouette se glissa derrière et fit son entrée dans la grande cérémonie qui venait de commencer. Un boucan d'enfer fit retourner une bonne partit de l'assemblé qui regardaient et écoutaient attentivement auparavant l'empereur du mal, Nazo et le chef des nations bien, Noaeyrl.

- Saloperie de porte !

La voix de la personne raisonna un peu. C'était Xsarès .Décidément, dans toutes ses maladresses elle ne savait pas se faire discrète. Voyant les deux hommes installés confortablement, déjà engendrés dans une profonde conversation, elle s'installa l'air de rien à une place vide sous les regards intriguant et grincheux des spectateurs qu'elle venait de déranger.

Ah ! L'odeur de l'herbe verte et des sous-bois ! Le bruit du vent dans les arbres ! C'était certes moins excitant que la chaleur de l'ancien volcan, mais l'atmosphère était plus saine, cela allait sans dire... Et puis, au moins, il n'y avait pas à Pneumatea de seigneur des ténèbres dépourvu d'humour. Quoique... La chat esquissa un sourire à cette pensée; c'était peut-être justement ce qui manquait à cette forêt bénie des dieux ! Une jolie bande de rabats-joie à éduquer !
Mais tandis qu'il se faufilait à travers les ronces, en invisible tâche fauve, des éclats de voix le surprirent. Sans bruit, il s'en approcha, sans se faire voir.
C'était un petit jeunot, qui semblait bavarder avec un corbeau. Sören laissa son sourire éclairer les ténèbres dans lesquelles il s'était réfugié. Il n'était donc pas le seul... Ah ah !
Mais il y avait plus important : les deux personnages avaient l'air de parler d'une cérémonie, ou d'un événement particulier, auquel ils avaient été convié mystérieusement. Il n'en fallait pas plus pour attirer la curiosité du félin, qui leur emboita le pas.

Bientôt, il parvint à Aldaria, la cité sylvestre qu'il connaissait bien, pour l'avoir maintes et maintes fois fréquentée, les jours où ses envies d'aventure se laissaient dominer par le désir de retrouver quelques repères. Les hommes et les créatures qui y vivaient étaient connus pour leur rudesse aussi bien que pour leur bon sens. Pas de mal, pas de bien, dans la forêt ! Seule y comptait la valeur individuelle, la sagesse, la force, parfois, en-dehors de tout critère de moralité, de tout idéal.
Bon endroit, pour un chat aimant faire de l'esprit... Bien qu'ennuyeux, à la longue.

Se laissant guider, Sören ne tarda pas à franchir les portes du grand bâtiment central, utilisé dans les grandes occasions. Il y pénétra discrètement, préférant une petite ouverture située sur le côté à la porte, qu'il était de toute manière incapable d'ouvrir. Couché en boule sur le haut du dossier d'un siège, il observa la scène de ses yeux de cendre, immobile et silencieux, sans même un ronronnement.

[Hrp : incrustation sauvage, dites moi si ça pose un problème ;p
Wilmir, j'ai un peu utilisé ton personnage dans mon post. Si ça t'ennuie, mp moi, je corrigerais.]

Xsarès s'emmerdait profondément. Ce genre de convocation lui convenait pas la moindre du monde. Impossible de se tenir tranquille, elle se bal-tonnait dans tout les sens, une désagréable envi de s'occuper. N'écoutant guerre la discutions sérieuse entre les chefs, elle tâtonnait du regard un peu les pauvres invités les contemplant d'un air grave "regardez vous, vous êtes tous aussi naïf que moi d'être venu pour se faire incroyablement chier..." Son regard se posa par hasard sur une personne de dos qu'elle avait l'étrange impression de déjà vu. Cinq secondes de concentration puis elle renonça à toutes efforts, puis, ne sachant que faire elle décida de jongler avec ca boule de cristal qu'elle sortit de sa sacoche.

Wilmir lui aussi commençait s'ennuyer (il s'ennuyait seulement, Wilmir usant toujours d'un langage très correct). Il n'aurait su dire depuis combien de temps il attendait là, mais il avait l'impression que cela durait depuis plusieurs jours.

- Mais qu'est-ce qu'on attend ? murmurait Albis à l'oreille de son vael.
- Chut... Attends et tiens-toi tranquille, lui répondit Wilmir.
- Au cas où cela t'aurait échappé, il n'est pas dans mes habitudes d'être inactif. Mes ailes s'engourdissent.
- Non, ça ne m'a malheureusement pas échappé...

Wilmir regardait une jeune femme qui, non loin de lui, s'amusait étrangement avec une boule de cristal. Il s'approcha d'elle.

- Mouha ! Qu'est-ce que tu fabriques ? croassa le corbeau.
- J'agis, répliqua le garçon.

Ce fut alors qu'Albis le vit. Dans un coin de la salle... un chat ! Un gros chat ! Qui ne pouvait qu'être de nature magique. Effrayé, Albis s'envola aussitôt pour mettre le plus de distance possible entre lui et le monstre tigré. Déjà qu'en temps normal, Albis n'aimait pas ces bêtes-là, mais alors lorsqu'en plus les chats sont magiques, il n'en sont que plus dangereux. Il y avait vraiment pour un volatile tel qu'Albis de quoi prendre peur (et imaginez un instant qu'en plus les chats se mettent à parler en vers, ce serait vraiment le bouquet).

Laissant Albis, paniqué, s'envoler droit vers le plafond, Wilmir continua comme si de rien n'était. Il s'inclina devant la belle avant de chuchoter :

- Bien le bonjour, Mademoiselle. Je me nomme Wilmir. A qui ai-je l'honneur ?

[Sören : il n'y a aucun souci, bien au contraire, ça rend le tout plus "interactif"]

Tendis que tout le monde parlait, l'ombre rampait en dessous d'eux, prêt à agir...Cette ombre ne fait pas partie du bien ou du mal, elle "est"...Et elle voulait regarder ce qui se passait.

En dehors de ça un homme vêtu d'une veste à carreaux, d'une coiffure ridicule plaquée à sa tête qui lui donnait un air misérable, s’avance sur une petite estrade d'un bois de fortune et annonce

"Le temps est venu...ahem..."

Le silence pesa en salle

"Le temps...est venu (éclaircissant sa voix a cause du stress) pour l’élection du chef de clan du peuple neutre. Et pour cela il faudra se présenter bien entendu. Donc ceux qui veulent se présenter...déposent leurs non dans cette urne...et nous procéderons ensuite à l'élection de cette personne. Merci de votre...attention."

Il descend de la petite estrade, et avec un air précipité fonce vers les toilettes pour "évacuer" son stress.

Wilmir resta un instant bouche bée devant la manière dont il s’était majestueusement fait envoyé baladé par la jeune femme. Heureusement qu’Albis n’avait pas écouté ça, sinon il en aurait été mort de rire sans aucun doute.

Néanmoins Wilmir ne se laissa pas démonter. Le dépôt des candidatures était enfin ouvert, alors il s’avança et improvisa ce discours :

- Messires, Messeigneurs, ô grands Nazo et Noaeryl ! Permettez-moi de prendre la parole. Puisque nous sommes ici aujourd’hui réunis pour élire le chef du clan neutre, je désire jouer le jeu et je soumets par conséquent ma candidature auprès de cette assemblée ! Certains parmi vous ne me connaissent peut-être pas, je m’appelle Wilmir. Je suis nouveau, il est vrai, et d’autres seraient peut-être plus à même de prétendre à ce titre que moi, l’élection en décidera. Mais en revanche ce qui est sûr, c’est que plus la concurrence aura été rude et plus la victoire finale en sera éclatante !

Wilmir marqua une pause.

- Je suis à présent censé donner la raison de ma candidature, pour cela je dirai simplement ceci : j’ai la volonté de bien faire et de faire bouger les choses. Je ne sais pas quelles prérogatives me conférera le titre de chef des neutres, mais sachez que si je suis élu, je représenterai fidèlement et humblement tout le peuple neutre et agirai toujours dans l’intérêt commun. Si je suis élu, je porterai haut la voix du clan neutre face à celles des forces du bien et du mal et j’instaurerai une logique de dialogue entre les chefs de clan. Merci de votre attention !

Wilmir réintégra le public. Albis lança, moqueur :

- Tu aurais dû dire que tu comptes baisser les impôts aussi pendant que tu y étais !

Noaeryl se tourna vers Wilmir.... et répondit sans regarder Nazo

"-Bien bien, et si j'accepte mon bon monsieur qu'est ce qui garantira vos intérêts pour les deux nations, qu'est ce que vous comptez faire une fois cette élection terminée? Vous levez, partir ? Ne pas vous retourner sur vos engagements peut-être? Expliquez-moi après tout nous avons tout notre temps ici *il rigole*, détendez vous et répondez consciencieusement et convainquez moi."

Wilmir reprit la parole, en essayant de répondre à tout le monde :

- Merci, ô Grand Nazo ! Quant à vous, ô Grand Noaeryl ! Sachez que, sauf votre respect, je n’ai ni la prétention, ni même l’intension de vous convaincre de quoi que ce soit. Je ne pense point que nous soyons ici réunis pour nous livrer à de basses querelles politiciennes. Je pourrais vous faire de beaux discours et vous promettre monts et merveilles ! Autant d’engagements que je ne saurais sans doute pas tenir. Ainsi au final, à quoi cela nous servirait-il ? Car comme vous l’avez très justement fait remarquer, je ne puis vous donner aucune garantie. Je ne suis que Romand Andalf de Permonis, un jeune garçon maudit de dix-sept ans, sans bien, ni renom. Vous voudriez des actes mais je n’ai que des mots pour vous répondre.

Certains me soupçonneront d’ailleurs de cacher mes véritables intensions. D’autres penseront que j’en fais trop, que mon ton est toujours trop solennel. Mais c’est qu’ils me connaissent mal et ignorent mon histoire. Sa Très Haute Seigneurie, le Terrible Nazo, l’Empereur du Mal lui-même m’a qualifié de mégalomane et je me garderai bien d’ailleurs d’infirmer ou de confirmer ses propos, car il est vrai qu’en moi vit une force, brûle une flamme, qui je l’espère jamais ne s’éteindra, car c’est elle qui me donne aujourd’hui l’énergie de me tenir droit alors que j’ai connu le servage durant tout le reste de ma triste existence. Cette flamme me montre la voix, elle me donne l’espoir, elle s’appelle l’idéal ! Les épreuves et le deuil que j’ai traversé et que je traverse encore pèsent sur ma conscience. C’est un fardeau bien lourd à porter. Mais malgré celui-ci et la malédiction qui est la mienne, je chéris encore au plus profond de mon cœur mes grands idéaux. Illusion ? Fantasme ? Rêve, utopie, chimère, me direz-vous ! Sans doute, mais il faut bien croire en quelque chose. La vie ne mérite pas d’être vécue si ce n’est pas pour tenter d’améliorer le monde, chacun à notre échelle.

Aussi entendons-nous nous bien. Et en cela j’avoue que l’intervention du chat fut admirable. Ce chat dont j’ignore le nom, mais qui mériterait sans doute d’être connu, nous a rappelé à sa manière (du moins c’est l’interprétation que je fais de ses vers) que nous vivons en une époque bien difficile. Je ne me reconnais en effet aucun ami dans cette salle et l’odeur de corruption dont il parle, je la sens moi aussi. L’Empereur du Mal me disait égoïste, mais en toute sincérité, je ne vois personne dans cette salle qui ne le soit pas, hormis peut-être ce bon chat. Aussi entendons-nous nous bien, disais-je. Je vous mets en garde : si j’ai l’honneur d’être choisi par vos Très Hautes Seigneuries, n’attendez cependant de moi ni hommage, ni serment de fidélité. C’est en homme libre que je suis arrivé et ce sera en homme libre que je repartirai. Je n’ai pas brisé mes chaînes de fer puis m’en forger des dorées. La liberté est trop chère à mes yeux pour être bafouée. Je ne l’échangerai que contre une seule chose au monde, mais il ne s'agit en aucun cas de la vassalité.

- Et je suis là pour m’en assurer ! ajouta Albis, aussi menaçant que pouvait l’être un frêle corbeau.

Wilmir avait fait un très long discours, il est vrai, mais il estimait que ces quelques clarifications étaient nécessaires. Il espérait seulement n’avoir rien oublié.

Pendant ce temps, Wilmir avait (une fois de plus) reprit la parole. Heureusement, cette fois-ci, il fit court, il avait en effet plus à demander qu'à répondre :

- Merci à vos Seigneuries pour l’honneur qu’elles m’accordent !

Il s’inclina devant eux, avant de continuer.

- A présent j’aimerai savoir quels droits m’accordent mon nouveau titre. Arrêtez-moi si je me trompe, mais il me semble que mon prédécesseur, Aexys, ce grand chef, avait cette cité pour capitale. Cela fait-il de moi le maître de Pneumatea ? Et qu’en est-il de Kahukura, qui est également censée être une ville neutre ? A-t-elle un gouverneur ?

Wilmir sourit.

- Oui, Grand Nazo, vous m’avez bien éclairé.

Le garçon regarda alors Albis qui semblait très soucieux pour son petit protégé. L’oiseau lui dit :

- Tu viens de faire ton entrée dans le grand monde, petit Empereur. Crois-moi, tes parents et ta sœur seraient fiers de toi s’ils étaient là aujourd’hui. Mais aussi fracassante que fut ton entrée, je te mets en garde : le plus dur reste encore à venir. Tu as une nation à gouverner et tout un peuple à diriger. Ecoute les sages paroles du vieux rael que je suis ! Sois-en sûr, ce ne sera pas une tâche aisée. Tu devras être fort. Et autant le montrer dés à présent.

Wilmir acquiesça. Il se tourna vers l’assemblée et inspira profondément avant de déclarer :

- J’aimerai maintenant profiter du fait que nous soyons nombreux à être réunis en ce jour pour faire ma première déclaration officielle. Vous tous ici présent en avez été témoins ! Moi, Romand Andalf, Unique Empereur de Permonis, Roi de Perm et d’Onis, Prince impérial du Waharim, Duc du Nimum et Baron de Nagolite, je suis désormais, par la Grâce de leurs Très Hautes Seigneuries Nazo et Noaeryl, le nouveau chef légitime de la nation neutre. Ce titre me revient de plein droit. Faites-le savoir à travers toutes les contrées d’Old Spirit ! Je m’engage à assurer la justice et défendre la liberté dans mes domaines et je me porte également garant de la sécurité de mes gens, mais aussi de celle de tous les voyageurs de passage sur mes terres. Quiconque viendra à moi avec des intensions pacifiques et me demandera protection n’aura rien à craindre et sera accueilli avec tout l’honneur qu’on lui doit. Mais à l’inverse je ne tolérerai aucun débordement et aucune action destinée à me nuire où à nuire à mes gens. Sachez enfin que je recherche un gouverneur pour la cité de Kahukura et que j’incite vivement par conséquent tout candidat à ce poste à venir me rencontrer dans les plus brefs délais.

L'ombre semblait s'en aller, ricanant dans son esprit infini. Puis la terre tremble légèrement,un verre se casse...

Une énorme bête rouge et monstrueuse fait son entrée fracassante: C'était un béhémoth rouge. En fait, c'était celui que Firiadel a invoqué, qui est un monstre extrêmement puissant car profané de la pire façon : sa tombe fut détruite. Firiadel n'a eu qu'a accélérer l'inévitable.

Un énorme cri sort du monstre et se jeta sur la foule, prise au dépourvu.

- Aaaah ! se mit à piailler Albis. C’est quoi cette chose ?!?!

Il s’envola en vitesse (non sans laisser quelques plumes derrière lui).

Wilmir recula vers les trônes de Nazo et Noaeryl. Sans attendre il tira d’un coup son épée, Glamar, et commença à invoquer la foudre. Dehors le vent se leva, le ciel s’assombrit. Dans un puissant coup de tonnerre, les vitres d’une des fenêtres de la salle volèrent en éclat et un éclair vint frapper le métal de la lame de Wilmir qui se chargea d’électricité.

- C’est qui cet invité surprise ? demanda le nouveau chef des neutres. Nazo, il est avec vous ?

Mais dans le vacarme il n’était pas sûr de s’être fait bien entendre…

- Est-ce que quelqu’un a un plan à la fin ?!?! hurla-t-il finalement, quitte à s’époumoner.

[Un peu d’action enfin ! Merci Firi ! Enfin, je crois que c’est toi qui se cache derrière le maître du jeu. A moins que ce ne soit Nazo...]